Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La perdition des mots

3 janvier 2011

Deux mots de trop

Deux mots de trop,

Il arriva dans la rue où habite Steven, son meilleur ami. Il le vit en train de zoner devant chez lui à travers la visière de son casque. Steven se mit sur la route afin de lui barrer le passage, mais Marc accéléra et freina sèchement, il s'arrêta pile deux centimètres devant son ami. Il retira son casque:
-Et quoi, t'as plus tes clés? Il descendit de son scooter et le tira sur le trottoir. Steven le suivait près de lui.
-Si, mais comme il fait bon, je reste dehors en attendant les autres.
-A part ça, bonjour! Ça va? Il tendit le bras et fit une frappe amicale.
-Ouais, ça va, je vois que t'es en forme, à oui, Virginie compte venir également, comme je sais que t'as des vues sur elle.
-Forcément, je t'en ai parlé! Tant mieux, je pourrai lui parler, je me sens près. Il déposa son casque sur le guidon, et alla rejoindre Steven sur le muret qui délimitait le petit jardinet fleurit.
-Tans mieux regardes qui voilà! Son ami montra du doigt un groupe de jeune s'approchant d'eux, son regard se figea sur une personne en particulier. Virginie, avec ses cheveux bruns mi- longs, ses yeux bleus, il ne pensait qu'à elle.
-Salut les zonards, comment ça va? C'est un des mecs du groupe qui venait de parler.
-Bien et vous? Steven donna un coup de coude discret à son compère. Ce dernier comprit qu'il ne devait pas tarder à prendre la parole:
-Salut Virginie, comment vas-tu depuis la semaine dernière?
-Ben pas grand-chose de changé sinon ça va bien et toi? Elle se pencha et l'embrassa délicatement sur la joue, comme elle savait si bien le faire. Elle se mit à regarder la mobylette qui trônait fièrement contre un mur. T'es encore venu en scooter? Tu sais bien que je n'aime pas, c'est dangereux par ici!
-T'inquiètes, je sais rouler et je fais super attention, tu ne vas pas faire comme ma mère!
-Non, mais bon...Marc l'interrompit:
-C'est très gentil de ta part, mais ça va aller, je sais rouler, je te rappelle que j'ai ma licence.
Virginie ne répondit pas, sachant que c'était peine perdue devant l'obstination de son ami.

- Bon, ce n'est pas tout ça mais on a un marathon Will Smith à faire cet après-midi. Steven ouvra la porte de sa maison avec empressement.
-Enfin! Proclamèrent les autres copains qui s'étaient entre temps invités. Virginie s'apprêta à rejoindre le groupe qui s'était engouffré dans le domicile, mais vit que Marc ne suivait pas.
-Tu ne viens pas? Elle s'appuya contre le muret, à côté de son ami.
-Non, j'aimerai que l'on discute un peu si ça ne te dérange pas? Il posa son regard dans ses yeux, elle le regarda droitement et répondit:
-Tu sais bien que non, quelque chose ne va pas?
-Je dois...Il hésita, ça faisait si longtemps qu'il attendait, trois ans, peut-être quatre, il ne pouvait pas s'arrêter maintenant. Je dois t'avouer un truc. Il parlait lentement, il commençait à stresser, il sentit des sueurs froide lui parcourir le dos. Il n'osait pas continuer, Virginie lui tendit une perche:
-M'avouer quoi? T'en as dit trop, vides ton sac!
-Je vais te le dire à la façon d'une histoire, ça sera plus facile et plus joli.
-Si tu veux, c'est toi qui vois.
Il se leva et se mit devant elle, toujours appuyée contre le petit muret. Il la fixait dans les yeux, la regardait avec passion. Il commença sa déclaration:

« - Ils ne furent plus que deux, lui et elle, ils étaient seuls, complices dans ce moment qui n'appartenait qu'à eux. La lui regardait amoureusement, elle passionnément. Lui, avait attendu ce moment une éternité, elle ne s'était douté de rien. Il s'y était préparé, mais la peur s'était tout de même invitée, il prit son courage à deux mains décida de faire le premier pas, comme un homme. Il attrapa les douces mains de sa dulcinée, elle lui esquissa un sourire en retour. Il se voyait en preux chevalier, en héros, il la voyait comme une princesse, qu'il viendra sauver et protéger quand il le faut.
Il s'était exercé, à prononcer cette phrase, cette terrible phrase, à la dire sans rougir, sans avoir honte. Maintenant qu'il s'était lancé, il était trop tard pour renoncer, et c'était tant mieux, alors tout en tenant délicatement ses mains, et comme pour tuer ce silence harmonieux qui comme l'immensité de l'univers, lui semblait infini. Il lui dit doucement « je t'aime ». »

Virginie l'interrompit, le message était passé:
-Tu veux dire que tu m'aime? Bien qu'elle ait compris ce qu'il voulut dire, une confirmation était nécessaire.
-Je n'ai été, on ne peut plus clair. Il vit qu'elle était gênée, mais ne savait dans quel sens. Est-ce que ce n'est pas réciproque? Peut-être que si, où bien, il venait de détruire cette fabuleuse amitié.
-Pourquoi tu ne m'en as pas parlé plutôt?
-De peur de détruire ce mur qu'il y a entre nous. Il répondait calmement, il était prêt à assumer ses sentiments.
-Ce mur? Mais qu'est-ce que tu veux dire?
-Notre amitié, je la vois comme un mur, un mur que l'on a construit ensemble, dans un sens j'y tiens à ce mur et dans l'autre, je le maudit, j'aimerai le détruire pour y faire d'autres fondations. Car ce mur ne laisse généralement pas de place à l'amour. Et à mon avis il est impossible de faire changer de nom à un mur, l'amour a le sien, il ne peut se hisser sur l'amitié, il aurait de mauvaise fondation sinon.

Virginie ne savait quoi répondre, elle continua à le regarder dans les yeux.
-Je ne comp...Elle fut arrêtée par la sonnerie du portable de Marc, qui s'empressa de répondre, sans regarder le nom du correspondant, comme s'il voulait y trouver une échappatoire. Il s'écarta légèrement pour répondre:
-Allo? Il regardait toujours Virginie dans les yeux.
-Salut, c'est moi. La voix semblait triste et désespérée. Quand il eut reconnu la voix, son visage devint gris, il fut vite plus préoccupé par la personne qui était au téléphone que par l'amour de sa vie.
-Qu'est-ce qu'il se passe Sarah? Ça ne va pas, tu n'as pas l'air bien? Il quitta son amie des yeux et retourna.
-Il ne veut pas se remettre avec moi, quand je pense que hier encore, il me disait qu'il m'aimait. Sa voix était rauque, elle pleurait.
-Tu es où là? Il tournait sur lui-même tellement qu'il était inquiet.
-À la gare.
-Et qu'est-ce que tu fais là?
-Je veux en finir, je compte faire un dernier voyage.
-Attends, je vais arriver, tu restes là où tu es, tu ne bouges pas! Et pas de conneries! Elle ne répondit pas, Marc s'énerva. Réponds-moi! Pas de conneries!
-Oui, d'accord.
Il raccrocha, remit son téléphone en poche et se précipita sur son scooter, il le tira jusque sur la route. Il saisit son casque et dit à Virginie:
-Je suis désolé, mais c'est urgent, on continuera notre conversation tout à l'heure ou une autre fois. Il enfila son casque, démarra et partit en trombe.
Steven sortit, quand il eut entendu le bruit du petit moteur de la mobylette.
-Pourquoi est-ce qu'il part? Vous vous êtes disputez?
-Non, il m'a déclaré qu'il m'aimait, il a d'ailleurs fait une très belle présentation de la chose, si je peux dire. Mais il a reçu un coup de fil d'une fille que je ne connais pas, il a eu un air bizarre et il est partit, il m'a juste dit que l'on reparlerait après.
-C'est que c'était urgent, parce que tu fais partie de ses priorités, il a dû se passer quelque chose de grave.

Marc roulait à vive allure sur les petites routes menant à la gare, il espérait arriver à temps. Sarah était capable du meilleur comme du pire, surtout quand il s'agissait de ses histoires d'amour, Marc devait souvent la raisonner, elle voyait tous ses copains comme des princes charmants mais dès que c'était finit. Elle ne se sentait plus, le moral à zéro.
Il ne restait plus qu'une rue à parcourir pour être enfin devant cette satanée gare. Elle fit vite franchie, il arrêta net son scooter, le laissant là sans l'antivol. Il se dépêcha, poussa la lourde porte en bois, regarda un instant dans le bâtiment et se rendit sur le quai.
Il courut dans tous les sens, balayant chaque recoin du regard.

Il l'aperçut sur les rails attendant que la mort vienne l'écraser avec quelques centaines de tonnes d'acier. Il courut, fit un sprint olympique, il remarqua au même instant qu'un train rentrait en gare sur cette voie. Il arriva sur le bord de sécurité, sauta, poussa son amie suicidaire. Le temps s'était arrêté, il vit le train s'approcher de plus en plus, mais il n'eut le temps de se bouger. Il pensa à Virginie et regretta de lui avoir déclaré son amour. À peine l'avant du train le percuta, qu'il n'eut le temps de ressentir quelconque douleur. La mort avait choisi sa victime.

Sarah resta là, sans bouger, son ami lui avait donné la vie, elle n'avait plus le choix, elle devra vivre...


-Finalement, je serai bien tenter de sortir avec lui, afin que l'on s'apprenne un peu. Elle regardait Steven, attendant une réponse.
-Oui, ben, tu lui diras quand il reviendra! Maintenant, on regarde « Je suis une légende », tu viens?
-Oui! J'adore ce film! Virginie suivit son ami à l'intérieur, en attendant le retour de son preux chevalier.


Fontaine Grégory

Publicité
Publicité
3 janvier 2011

Ultra-Two:Prologue

Ultra Two: Le prologue: La guerre n'est pas un jeu.


Année 2022,...
L'instructeur parlait fort, très fort, de sorte que la dernière rangée l'entende. Le premier rang était servi par les postillons. Les recrues étaient alignées en rang, elles étaient tous en t-shirt bleue foncé avec « Freedom Point The Hope » en lettre blanche, accompagné d'un pantalon cargo en coton gris épais et d'une paire de bottines noires.
-Je plains ceux qui sont devant. Rick chuchotait doucement, tout en donnant de discrets coups de coude à Calogero.
-Je peux vous apporter une tasse de thé et des cookies? Les deux comparses ne s'étaient pas rendu compte de l'avancée dans les rangs de leur instructeur. Rick, étant forte tête, se fit arrogant:
-Oui, mais alors pas trop chaud et avec du sucre! Il n'eut pas le temps de faire rire les autres recrues, le major Matthew l'attrapa par le coup et lui donna un coup de genou dans l'estomac. Rick s'écroula sur le sol, juste devant les pieds de l'instructeur. Les autres recrues le regardèrent fixement, comprenant qu'il ne valait mieux pas provoquer l'instructeur.
-Voilà où mène l'arrogance, maintenant, tous en positions et faites-moi cent pompes! Et que ça bouge! Et n'oubliez pas, merci Rick et Calogero! Ou devrais-je dire, la future équipe Calo-Rick!
-On en reparle dans le dortoir Rick! Tu vas ramasser!
-Ta gueule Ethan! Je te rappelle que la dernière fois c'était de ta faute!
Le temps que les jeunes recrues fassent leurs pompes, l'instructeur reprit de la voix et continua son joli discours:
-Comme je le disais, lorsque cette putain de guerre sera terminée, vous serez des héros, enfin pour ceux qui survivront. Et si vous mourrez au combat, vous serez mort en héros! Ne l'oubliez pas, vous serez ceux qui se seront battu pour la liberté. Ceux qui n'ont pas hésité à avancer, à se battre, et à massacrer ces putains de soldats de BLOODWORLD! Sachez que le sort de l'humanité sera bientôt entre vos mains! Et je tiens à préciser que les déserteurs seront tués sur le champ!
-Vive la liberté! protesta Rick, encore. Le major Matthew s'approcha de lui et s'abaissa:
-Et vous vous croyez intelligent? Vous avez de la chance d'être ici, dans le quartier générale de la FREEDOM POINT, dans les casernes, ça ferait longtemps que vous seriez mort! En se relevant, il donna un coup de pied dans le flanc du jeune homme.
-On est en guerre, ne l'oubliez pas!


Rick et Calogero rejoignirent leurs camarades dans leur dortoir:
-Putain, toi je vais te buter! Ethan s'avança agressivement vers Rick.
- Vas-y, qu'est-ce que tu attends? Essayes, juste pour voir! Il le provoqua, il avait besoin de se défouler, et tant pis si ça tombait sur une recrue. Ethan recula, il commençait à hésiter.
-C'est bon, calmes-toi, c'est oublier! Il n'était pas très courageux, il avait juste une grande gueule comme disait l'instructeur Matthew.
-Viens, on va se faire deux trois sacs de frappe! T'en as grandement besoin! Calogero attrapa son ami par l'épaule et le tira du dortoir. Ils passèrent devant la sortie de la zone d'entrainement, la zone pour les bleus, les recrues.
-Bien vite qu'on aie se battre, j'en ai marre d'attendre, d'entendre les bombardements et ne rien pouvoir faire. J'ai envie de participer, de mettre fin à tout ça. Rick admira la porte, s'imagina déjà le jour où il pourra enfin la franchir, le jour il sera SOLDAT.
-Et! Ne crois pas que t'es le seul, moi aussi je veux me battre! Et avec toi de préférence, on ne se quitte plus! On s'est fait une promesse, n'oublies pas!
-Je sais, seule la mort nous séparera, t'inquiètes, je n'ai pas oublié! Tu vois tout en noir toi de toute façon.
-Tu dis ça à cause de ma couleur de peau? Rick se retourna et observa son visage un moment avant de répondre avec un grand sourire:
-Quoi? Ne me dis pas que t'es noir!
-Genre t'avais pas remarqué? Calogero cessa de rire.
-Non, je suis daltonien! Il prit un air convainquant et sérieux.
-Sérieux? Comment t'as fait pour passer les tests? Il le crut et entra inconsciemment dans son jeu.
-Tu sais, je ne suis pas raciste, je te rassure, je ne suis pas daltonien et j'adore le café noir!
Calogero eut un regard vide pendant quelques secondes, puis il éclata de rire.

Après un joyeux moment de plaisanterie, ils continuèrent leur chemin jusqu'à la salle de sport, elle était complètement vide. Rick s'avança vers les sacs de frappe, saisit une paire de gants de combat sur une étagère et les enfila.

-Gauche, gauche! Droite, droite! C'est bien continues et n'hésites pas à frapper, je retiens le sac! Calogero tenait le sac de frappe, il savait que Rick avait tendance à péter les plombs au plus mauvais moment.
Il s'arrêta de frapper, enleva ses gants de combat.
-Putain de guerre! Dix ans que cela dure! Et on ne sait même pas pourquoi. Cela me désole, comment on peut se foutre autant de gnons sur la gueule aussi longtemps, sans même savoir pourquoi.
-Ouais, l'humanité est tombée bien bas. Calogero lâcha le sac et se laissa glisser contre le mur jusque sur le sol.
-Le pire, c'est comme maintenant, ils n'ont plus assez de soldats, ils vont chercher dans les réfugiés, jusqu'à nous prendre nous, on n'a que 17 ans! C'est grave, et quand je pense qu'il proclame la soi-disant liberté.
- Laisses-moi rire! Rick alla s'assoir à côté de son compère.
-C'est ça quoi! Dis, tu peux me promettre quelque chose?
-Oui, bien sûr, tout ce que tu veux!
-Je sais que ça peut paraître idiot, mais j'aimerai que lorsque tout ça sera terminer, que l'on plante un arbre ensemble, disons deux, puisque l'on est deux! Tu vois ce que je veux dire.
-C'est loin d'être idiot, c'est avec plaisir que je le ferais.
-Faut d'abord voir si on survivra à cette guerre, sinon, si je meurs, tu le planteras pour moi et inversement d'accord? Rick tendit sa main symboliquement vers Calogero. Ce dernier la prit et la serra.
-Oui, t'inquiètes, on s'en sortira, sinon, ça ne voudra pas la peine d'avoir fait tout ça!


Aujourd'hui, pour le major Matthew, c'était une journée de nettoyage. Mais pas pour lui, il ne se contentait que d'observer et de superviser les recrues. Ce qui irrita fortement Rick:
-Major? L'instructeur le regarda un instant béat et lâcha:
-Que se passe-t-il recrue Adams? Votre brosse à dent est usée? Le major fut fortement insolent.
-Ce n'est pas ça major, je voudrais juste savoir où tout ça mène? Je ne comprends pas trop pourquoi vous nous faites faire cela? Nous sommes en guerre non? On ne devrait pas s'entrainer? Se préparer?
-Allez continuer à nettoyer! Pour l'instant, vous n'êtes bon qu'à cela! Je n'ai pas répondre à une recrue. Le major se retourna et reprit ses occupations. Rick le retourna par l'épaule:
-Je veux une réponse! Pourquoi? L'instructeur ne lui laissa pas le temps de comprendre quoi que ce soit et lui colle une droite. La jeune recrue se trouva projetée violemment en arrière.
-Comme je vous l'ai dit, je n'ai pas à vous répondre! Retournez au travail! Rick obtempéra, et comprit que ce fut peine perdue.
-Tafiole! Lâcha Ethan.
L'instructeur Matthew l'entendit, il s'approcha de ce dernier:
-Vous avez quelque chose à dire grande gueule? La recrue n'osa pas répondre. Au moins lui, il a des couilles, pas comme certains! Et ne croyez pas que c'est pour ça que je vous admire recrue Adams! Allez au boulot maintenant et que ça brille!
La journée fut longue, ils n'eurent aucun entrainement, ils n'avaient eu droit qu'à du nettoyage.
-je ne comprends toujours pas! N'est-il pas censé nous entrainer, nous préparer à cette fichue guerre? Rick se désespérait et s'impatientait, il n'en pouvait plus de n'entendre que des échos sur ce qui se passait en dehors du QG. Calogero tapota son épaule et lui dit:
-Tu sais, t'es pas le seul! Moi aussi j'en ai marre d'attendre, mais c'est comme ça! Tu veux que je te dise ce que je pense? À mon avis, si le major se conduit comme ça, c'est pour nous durcir les nerfs. Sur le front, ça sera fini la rigolade d'antan. Dans un sens, je suis d'accord avec ses principes mais pas sur sa façon de les appliquer. Rick le regarda et répondit:
-Tu as surement raison, bon je suis désolé mais je te laisse, j'ai de la lecture! Il montra à son ami un manuel d'arme de Freedom Point. Calogero s'en étonna:
-Et mais, où l'as-tu eu? On n'est pas censé en avoir que je saches?
-C'est un SOLDAT qui a combattu avec mon père qui me l'a passé, il m'a fait une fleur. Après une grave blessure à l'épaule, il s'est recyclé dans la gestion des archives. Mais tu ne dis à personne, ça reste entre nous!
-T'inquiètes, tu me feras un résumé, moi et la lecture. Rick s'en alla en direction des dortoirs afin d'étudier son manuel. Calogero lui, eut l'envie de martyriser quelques sacs de frappe.


Un bruit récalcitrant se fit retentir dans tout le dortoir. L'instructeur s'y était introduit discrètement munit d'une trompette, évidemment, il ne savait pas en jouer, tant que ça faisait du bruit, cela lui convenait.
-Allez! Debout les fillettes! Aujourd'hui peut-être, je dis bien peut-être, vous allez comprendre ce que c'est d'être un homme, un vrai! Un homme qui a des couilles! Allez remuez-vous le cul!
Les recrues s'alignèrent, chacune sur le côté droit de leur lit. Rick jeta un regard espiègle à Calogero. Ce dernier répondu avec un léger clin d'œil. Rick se mit à sourire bêtement.
-Qu'est-ce qui vous fait rire recrue Adams? Le major Matthew colla son visage devant celui de la recrue.
-Rien major! J'ai juste envie de sourire, je n'en ai pas le droit?
-Malheureusement si, vous avez de la chance, aujourd'hui, je suis de bonne humeur! L'instructeur continua son tour du dortoir.
-Merci major! Cette fois-ci, Rick s'était retenu, il voulait savoir ce de quoi parlait Matthew en entrant dans la chambre.
-Ne me remercier pas! Remerciez plutôt le hasard! Allez bande de tantouses, en tenue d'entrainement de combat, je veux tout le monde près dans cinq minutes dans la salle de débarquement.
Les recrues répondirent tous en chœur à leur major:
-Chef, oui chef!

-Qu'est-ce que tu crois que l'on va foutre dans la salle de débarquement? Que je sache, les recrues n'ont rien n'à y faire. Rick regardait un instant Calogero avant de répondre.
-On le saura bien assez vite, mais c'est vrai que c'est bizarre.

Les recrues se réunirent en rang dans la salle dite de débarquement, une grande salle avec de grandes portes d'acier menant à l'extérieure. Sur le sol, une longue ligne fut tracée à la craie, juste à côté, était écrit: "Recrues Matthew".
Le sergent arriva quelques minutes plus tard dans le plus grands des silences. Sa voix vint percer cette harmonie silencieuse:
-Je tiens à vous dire que quoi que vous alliez voir, vous restez en position, vous ne bougez pas!
Après un court instant, les recrues pouvaient entendre un lourd bruit de moteur, cela se rapprochait.
Les lourdes portes d'acier s'ouvrirent lentement. Le long grincement métallique d'accompagnait des explosions au loin qui résonnaient. Rick regarda un instant le ciel, qui était de couleur orange.
-Dire que je l'ai connu bleu.
-Quoi? Demanda Calogero.
-Rien, rien, regardes.
Un véhicule entra dans la salle, c'était un "Cruiser Hard Porter", un blindé lourd servant à transporter des troupes.
L'engin s'arrêta au milieu de la salle, juste devant la ligne des recrues. Une des portières latérales s'ouvrit.
En sortit des soldats en amure de type lourde "Sky Fuz" entièrement endommagées.
-Ils se sont fait avoir. Marmonna Ethan, juste en première ligne.
Les soldats avaient du mal à bouger, ils étaient cinq, ils regardèrent un instant le groupe de jeune recrues, qui les contemplait avec d'énormes yeux.
-Recrues, saluez! Le major salua les cinq hommes, les recrues suivirent.
Le dernier soldat s'écroula au sol, une petite falque rouge se forma près de son genou droit.
-Il est gravement blessé celui-là! Rick poussa ses camarades qui étaient devant lui et alla aider le soldat au sol.
Il l'emmena jusqu'à l'hôpital du QG. Tant l'instructeur que les autres recrues restèrent de marbre devant ce triste spectacle. Les lourdes portes se refermèrent avec ce grincement métallique qui accompagna maladroitement la scène.


Le Major Matthew ne tarda pas à convoquer expressément Rick dans son bureau. La recrue s'y rendit aussitôt qu'elle en fut au courant. A peine qu'il ne fut rentré dans le petit local, aux décorations militaires surplombants les quatre murs, que instructeur criait déjà:
-je vous avais dit de ne pas bouger! Le major Matthew sortait de ses gonds.
-Et quoi j'aurais dû le laisser au sol? C'est beau l'esprit de camaraderie! Rick se retourna, afin de ne pas s'énerver d'avantage. L'instructeur était confortablement installé dans son fauteuil, derrière son bureau.
L'homme souffla longuement avant de reprendre calmement la parole:
-Et vous croyez que sur le front, vous aurez le temps d'aider vos compagnons s'écroulant de douleur sur le sol parce qu'ils n'auront pas été foutus capable de se couvrir? La question était pertinente, Rick fit un demi-tour et fixa son supérieur dans les yeux. Vous savez, il faudra que vous appreniez à laisser partir les êtres qui vous sont les plus chers, sinon, la guerre est déjà perdue pour vous. Certes, c'est très bien de vouloir aider ceux qui en ont besoin, mais il faut d'abord regarder si sa vie n'est pas en danger avant de vouloir en sauver une autre.
-Mais là, on n'était pas en danger! On était dans la salle de débarquement, il n'avait pas de risque! Matthew baissa les yeux:
-Vos camarades n'ont pas bougé parce qu'ils avaient peur d'une éventuelle sanction, vous, vous n'avez pas réfléchit. Il était toujours calme, cela étonnait l'adolescent. Certes, vous êtes courageux, vous êtes une forte tête, mais cela vous perdra. Réfléchissez avant d'agir, c'est le seul conseil que je pourrai vous donner? Maintenant sortez d'ici et n'oubliez pas, cette conversation n'a jamais eu lieu, je vous ai juste engueulé. Est-ce bien clair?
-Oui major! Rick sortit de la pièce et rejoignit le dortoir, Calogero devait certainement l'attendre.

-Alors quoi? Que t'as valu cet acte héroïque? Rick repensa tout de suite à la dernière phrase du major.
-Il m'a surtout bien engueulé le con, il criait tellement fort que j'ai rien comprit.
-Grave ce gars!
-C'est clair. Il étouffa l'affaire en changeant de sujet. Tu sais, c'est super intéressant ce qu'il y a dans le manuel, un peu complexe, mais super intéressant!
-Pas besoin de le dire deux fois, j'ai compris! Et ça dit quoi?
-Il répertorie toutes les armes utilisées par les troupes de Freedom Point et comment les manipuler. Rick n'était pas peu fier de ce qu'il savait à présent, de l'avance qu'il avait sur ses camarades.
-Intéressant, tu me le laisseras? Je n'ai pas envie d'être pris au dépourvu, tu vois ce que je veux dire?
Rick lui tendit le bouquin:
-Tracasses, je l'ai fini, mais n'oublies pas de faire attention et bonne étude. Il se jeta dans son lit, il se laissa vite emporter par le sommeil.


Le jour se leva lourdement, le réveil quant à lui se fit plus brutal, le major était encore avec sa trompette, cela l'amusait.
-Bon, aujourd'hui, c'est un grand jour, certains d'entre vous verront le monde extérieur tel qu'il est réellement.
Rick se tourna directement vers Calogero:
-On y sera tous les deux, on parie?
-Pas besoin, je sais qu'on y sera, sinon, ça sera sa fête!
Le major s'avança et continua de parler tout en contrôlant les lits:
-Voici les noms de ceux qui partiront avec l'escouade d'intervention, mais je vous préviens, vous ne serez pas armés, vous aurez la même armure que les membres de l'escouade, sans plus.
-Super, ça va être cool! Rick ne s'était pas rendu compte qu'il venait de penser à voix haute.
-Sachant que vous aimez prendre des risque, recrue Adams, vous et votre compatriote, vous partez et j'espère ne pas vous voir revenir! Rick et Calogero s'échangèrent un regard et un sourire espiègle.
-Recrue Lalone, vous partez, recrue "grande gueule". Le sergent se tut un instant. Ethan se mit à sourire fièrement. Je disais, "grande gueule" vous restez!
-Mais pourquoi, ce n'est pas juste!
-Et oui, mais la guerre n'est pas juste, c'est comme ça et puis personne d'autre que vous nettoie aussi bien les toilettes! Pour ceux que je n'ai pas citer, c'est qu'il reste ici.
-On ne sera que trois? C'est peu non? Nathan fut un instant moins enthousiaste.
-Et vous croyez que je vais envoyer toutes les recrues sur le front sans armes? Ce privilège n'est réservé qu'aux trois meilleurs du groupe.
Rick tendit son poing vers Calogero:
-Alors Calo, qui c'est les meilleurs!!! Son ami frappa poing fermé sur le sien.
-Je crois que c'est nous!


Rick, Calogero et Nathan furent séparés du groupe. Ils furent invités à se rendre dans le sas d'extraction.
-C'est ici recrues, endossez vos armures modulaires, celles sans armes évidement. L'instructeur garda son air narquois. Bon je vous laisse aux mains du capitaine Boris, il sera s'occuper de votre baptême.
-C'est rassurant. Proclama Nathan à ses deux compagnons d'infortune.
-Qu'est-ce que tu racontes? On va s'éclater! Rick était enthousiaste, il ne doutait pas de la réciprocité de son ami.
-Clair, se balader en armure, ça va être cool, pouvoir entendre les lasers des blasters et les balles siffler dans l'air acide. Je n'ai qu'un mot: trop fort!!!
-Cela ne fait pas deux? Rick souriait
-C'est pareil non? Et puis on s'en branle! Nathan fut déconcerté par la réaction des deux bras cassés.
-Vous êtes des malades!!! Comment pouvez-vous dire des choses pareilles?
-Ben, il faut bien prendre ça a la légère, on ferait des dépressions à longueur de journée sinon!
-Vu comme ça, je retire ce que j'ai dit. Allons mettre nos armures.

-Chouette des Sky Roger! Armure de blindage moyennement lourd, conçu pour les missions d'exploration à risques. Rick étala son savoir avec grâce devant Calogero, ce dernier prit un air épaté et se mit à applaudir:
-C'est bien recrue Adams, vous êtes bien renseigné sur notre armement! Je dis bravo! Leur futilité fut de courte durée, Nathan avait tout écouté et n'alla pas se priver pour intervenir:
-Comment tu sais ça? On nous a rien dit sur les armes et armures! Il était étonné, mais surtout intrigué.
-Il y a, vois-tu, des choses que je sais, qu'il sait. Il désigna Calogero. Et que toi, tu ne seras que plus tard, si tu parviens à terminer la formation. Nathan se tut, il comprit que c'était peine perdue avec ces deux lascars.
Ils n'eurent pas le temps de finir de s'installer dans leur artillerie que le capitaine Boris pénétra dans le vestiaire.
-Alors la bleusaille, près pour le front?
-Ben, disons...Le capitaine l'interrompit:
-Pas le temps de parler! Allez "let's go!"
Les trois bleus suivirent leur supérieur d'un jour jusque dans la salle d'extraction.
-Montez dans le transporteur, les autres ne vont pas tarder, laissez leur de la place!
-Les autres? Nathan regarda dans le véhicule avec un air ahuri.
-Ben oui, les autres, on ne va pas être tout seul sur le front, sans armes qui plus est! On est là que pour regarder. Nathan se contenta de répondre par un léger soupir. Les trois garçons s'installèrent dans le fond, juste à côté d'un petit écran plat. Rick ne se pressa pas de plaisanter:
-Tu crois qu'ils ont la télévision en haute définition?
-Je ne sais pas, peut-être que oui, pour les long voyage, qui sait! Calogero regarda à son tour tout l'intérieur du camion, des armes de type Blasters étaient suspendues au-dessus de chaque assise, même au-dessus d'eux, tout en riant des plaisanteries de son meilleur ami. Nathan se fut vite déçu par ses deux camarades:
-Vous êtes trop cons!

Les hommes d'interventions rentrèrent dans le transporteur:
-Hey, regardez les gars, on a des fillettes avec nous! Faudra faire attention à leurs petites minettes!
-Faites d'abord attention à vos culs et on en reparle! Rick effaça son sourire de son visage.
-Ils ont du répondant en plus!
Le capitaine coupa cours à la discussion:
-Bon, on arrête là les gars, pour cette mission, ils seront à la même enseigne que vous sauf qu'ils n'auront pas d'armes, alors vous les protègerez en cas de problèmes, est-ce bien clair?
-Oui capitaine! Nathan regarda Rick et Calogero:
-Qu'est-ce qu'il a voulu dire par en cas de problème? Calogero fit un grand sourire:
-Tu verras bien!

Le véhicule sortit de la salle d'extraction, passa les épaisses porte de défenses qui à peine ouvertes, se refermèrent directement après le passage du transporteur.
Le blindé pénétra dans ce qui restait du monde dévasté. Le petit écran plat s'alluma, les passagers purent observer le monde extérieur.
-Mon dieu! S'insurgea Nathan.
-Dieu, tu crois encore en un Dieu? Tu crois que le monde ressemblera à ça? Calogero tenait bien son sujet, sa famille était de fervents croyants, il l'était aussi. Mais après avoir vu les horreurs d'une guerre comme celle-ci, il ne se contentait de ne croire qu'en lui-même.
-Si telle est sa volonté oui, je le crois. Il voyait toute épreuve difficile imposée par Dieu, et ce afin de prouver sa foi.
-Ouais, ben je ne discuterai pas sur tes croyances, mais quand je pense qu'ils avaient dit qu'après la deuxième guerre mondiale, ça n'arriverait plus. Rick soupira longuement. Un des membres d'intervention prit la parole:
-Tu sais, sans guerre, il n'y aurait pas de paix, c'est comme sans ombre il n'y a pas de lumière. Et puis, nous, on n'aurait pas de boulot.
-C'est une façon de voir les choses.
Les passagers pouvaient ressentir les moindres déformations de ce qui servait de route, le transporteur devait passer sur des débris en tout genre, il passait sur ce qui restait d'anciennes battisses, des carcasses de voitures, on ne pouvait distinguer que très difficilement ce qui était dehors. Cela témoignait bien de l'ampleur de cette guerre.
Rick regarda les membres de l'escouade, puis il rabaissa son regard sur son casque qu'il tenait fermement en main.
-Vous savez quelque chose à propos de l'origine de cette guerre? Demanda-t-il. C'est le capitaine Boris qui répondit:
-Tout ce que l'on sait, c'est qu'elle a commencé il y a dix ans bientôt, ça vous le savez. On raconte qu'il eut une rébellion contre le régime capitaliste dans le monde entier. Une milice s'est formée sous le nom de BLOODWORLD, allez savoir pourquoi. Pour le reste, on nous ce que l'on doit faire et on le fait, on ne se pose pas de questions, on attend juste la fin.
-Je vois, je n'en saurai pas plus j'imagine. Il fut fort déçu de la réponse du capitaine, il en attendait plus. Calogero le bouscula légèrement:
-T'inquiètes! On se renseignera, on saura le pourquoi du comment!
-Je l'espère.
Après une dizaine de minutes de route, des bruits de bombardement se rapprocha fortement, pendant un instant le convoi trembla anormalement, quelque chose tirait dessus.
-C'est quoi ça? Cria Nathan.
-Ça? Ce n'est qu'une tourelle autonome de l'ennemi, ça fait des années qu'il y en a un peu partout, mais elles sont inoffensives, depuis, nos boucliers ont été largement améliorés. On les détruit de temps en temps quand on n'a rien faire sinon, on n'y touche pas.
-D'accord, c'est rassurant. Nathan soupira encore, il se demanda ce qu'il faisait là. Ce n'était pas le cas de Rick et Calogero, qui était de plus en plus enthousiaste.
Un des SOLDATS regarda l'écran et dit:
-Encore un quart d'heure de route environ capitaine.
-Très bien, bon, mettez vos casques, et activez vos bouclier électromagnétique.
L'escouade s'exécuta, les trois bleus suivirent.
-De mieux en mieux! Proclama Rick envers son compagnon.
-Tu l'as dit! L'interface déchire, heureusement qu'on l'a connait un peu.
-Oui, quand on regarde Nathan, ça va tu t'en sors?
-C'est compliqué comme truc, comment ils font eux?
-À mon avis, c'est une question d'habitude.

Le transporteur s'arrêta brusquement, accompagné d'une explosion. Il s'était passé quelque chose.
-Bon, les gars, on a un imprévu, on va aller jeter un coup d'œil. La bleusaille, vous rester ici, on n'en aura pas pour longtemps. Le capitaine Boris ouvrit la porte et sortit.
L'escouade le suivit en n'oubliant pas de prendre les blasters.
-Bon ben reste plus qu'à suivre tout ça sur le téléviseur! Rick se posta juste en face pour ne rien raté. Il pouvait entendre les ordres donnés par Boris grâce à la transmission radio reliant chaque armure.
Il observa la scène, l'escouade était tombé dans une embuscade, ils se retrouvèrent encerclés par des BloodWarioz, l'infanterie lourde.
-Je ne sais pas toi, mais je pense que l'on devrait aller donner un petit coup de main avant qu'il n'ait des pertes. Rick saisit un blaster qui pendait juste au-dessus de Nathan, ce dernier tremblait. Rick mis sa main sur son épaule:
-Écoutes, je ne vais pas t'inciter à venir avec moi, restes ici et en cas de problèmes tu contactes le QG. Il répondit affirmativement avec un signe de la tête. Bon, je ne te pose pas la question! Rick lança le blaster qui tenait à Calogero et en saisit un autre.
-T'as tout compris! Tiens, ce sont des modèles Zeus version amélioré, on va se marrer.
-Oui, pour notre baptême, je trouve que l'on est bien équipé. Il observa un instant l'arme, la regardant sous tous les angles. Puis il ouvrit la porte et sortit, Calogero le suivit sans tarder.
-Je te couvre! Calogero se plaqua contre le blindé. Rick fonça vers les BloodWarioz, et commença à tirer, il en abattit deux d'un coup.
- Avances! Je ne serai y aller tout seul, je te couvre allez! Go! Calogero le rejoignit derrière un tas de débris.
-Mais qu'est-ce que vous foutez? Bordel! Les bleus n'ont rien à faire sur le front! Boris n'énerva.
-Oui ben, on va ne pas vous laisser dans la merde non plus, et là on n'a pas le temps de discuter! On va essayer de faire une brèche dans leur formation, profitez-en pour vous en sortir. Le capitaine n'avait d'autre choix que de s'y résigner.
-Okay, mais faites attention!
Rick se découvrit et retourna à l'assaut, il s'avança rapidement tout en tirant. Il observa joyeusement les balles et les lasers siffler en passant à côté de lui.
-En plus, ils ne savent pas tirer! Calo couvres moi! Je vais être particulièrement exposé.
-Okay! Ils sont dans ma ligne de mire, t'inquiètes je les ai! Il en descendit trois, un après l'autre. Ce qui permit à Rick de rejoindre l'escouade.
-Ça c'est du travail d'équipe! Restes là et continues en descendre autant que tu peux, je sais que t'aimes ça! Il se jeta à près du capitaine. Alors? Vous disiez?
-Mais où avez-vous appris ça? Vous n'avez pas l'expérience d'un bleu.
-Le manuel d'arme édition 2018, très complet!
-Je vois, maintenant que vous êtes là, rendez-vous utile! Les tirs venaient de partout, les ennemis étaient postés dans les ruines des maisons jonchant la rue.
-C'est pas ce que je fais déjà? La voie jusque au transporteur est dégagée, si on se repliait?
-On ne va pas avoir trop le choix, à toutes les unités, on se replie, je répète, on se replie!
L'escouade recula tout en continuant les tirs, Calogero les rejoignit.
Ils arrivèrent près du blindé, ils étaient enfin en sécurité. Le capitaine ouvrit la porte, le spectacle qui s'offrit à lui l'horrifia. Nathan s'était mis un coup de blaster dans la tête.
-Les deux bleus, venez ici! Et sortez le moi de là!
Rick et Calogero vit avec tristesse le corps meurtrit de leur compagnon. Ils l'agrippèrent et le sortit délicatement du véhicule.
-Il n'avait pas les nerfs assez dur, c'est triste, il était sympa. Dit doucement Rick.
-C'est clair, il a fait un choix, pour moi, il a choisi la facilité. Calogero était moins compréhensible, pour le lui, le suicide était une façon lâche de mourir. Ils le déposèrent sur le sol tout aussi délicatement. Le capitaine s'approcha et salua la recrue allongée par terre. Les deux compères firent de même par respect.
-Bon, on ne va plus trop tarder, on est encore sous les feux ennemis. Ils entrèrent tous dans un silence de mort. Le trajet du retour se passa sans anicroches hormis la tourelle qui se refit remarquer.
-Ne faites pas cette tête-là, c'est vrai que c'est triste, mais c'est ainsi! C'est la guerre, à partir de maintenant, vous allez voir ça presque tous les jours! Le capitaine eut un sourire en coin. Les deux bleusailles relevèrent la tête, ne semblant pas trop comprendre. Vous avez bien entendu, maintenant, vous faites partie de l'escouade d'intervention 91S17.

Fontaine Grégory, février 2010

3 janvier 2011

Le prix d'un dernier regard

Le prix d'un dernier regard,

Ils sortirent du collège ensemble, marchèrent jusqu'à l'arrière du batiment ensemble main dans la main, tels deux aimants inséparables.

Ils s'aiment, ils sont fougueux, innocents, ils rêvent de leur avenir, ne s'imaginant pas l'un sans l'autre. Leur amour est pur et véritable.
-Tu viens souper chez moi aujourd'hui ? Ma mère est d'accord. Elle le regarda droit dans les yeux, un regard d'ange. Ses yeux bleus légèrement verdâtres le faisaient craquer à chaque fois.
-Je ne sais pas, qu'est-ce qu'il y a au menu ? Il sentit qu'elle serra sa main, elle fut un peu contrariée.
-Je ne sais pas et puis tu n'as pas le choix ! Elle l'embrassa pour qu'il ne puisse pas répondre. Il aimait son obstination.
-Hey les amoureux ! On ne fait pas ça devant des enfants ! Aucunes manières les jeunes !
-Pierre ! Comment ça va ? Le cours de chimie c'est bien passé ? Pas d'explosion aujourd'hui ? Nicolas s'écarta de sa belle trente secondes pour saluer son ami. Il s'empressa de retourner auprès d'elle.
-Excuse-moi Elodie, bonjour, ça va ? Pierre se joignit au couple.
-Bien, je n'ai pas à te poser la question, par contre je serai curieuse de savoir pour chimie ? Elle lui sourit amicalement ?
-Ah ben, pas d'explosions aujourd'hui, en même temps on n'a fait que de la théorie aussi. Il se mit à rire, Nicolas et Elodie suivirent.
-Je me disais aussi, la dernière fois, on faillit faire évacuer tout le bâtiment si je me rappelle bien.
-Tu t'en souviens trop bien ! Belle anecdote quand même, mais je préfère que ça reste entre nous.
-T'inquiètes, elle ne sera pas racontée, ni oubliée !
Le trio discuta un bon moment sans faire attention aux élèves qui passaient au fil des heures.

Le téléphone portable d'Elodie sonna, elle répondit directement, son cellulaire n'eut pas le temps de sonner une deuxième fois.
-Allo ? Ah c'est toi maman, ça va ? Elle se retourna pour continuer sa discussion.
-Et quoi, ça à l'air de bien marcher entre vous. Pierre tapa l'épaule de son ami.
-Ouais, je l'aime plus que tout. Ce qui m'inquiète c'est que l'on ne se dispute jamais, on n'a jamais de prise de tête. Je trouve ça bizarre. Nicolas retourna pour regarder sa dulcinée parler, il l'aime.
-Tu sais, c'est l'union parfaite, vous êtes fait l'un pour l'autre, ça crève les yeux ! Pierre était convaincu de ce qu'il avançait.
-Si tu le dis, j'espère que t'as raison, je ne serai pas vivre sans elle, elle est ma raison de vivre actuellement. Je n'ai plus qu'elle. Il baissa les yeux un instant, se rappelant le vide dans lequel il s'était engouffrer avant de la connaître ELLE. Elle l'avait fait sortir de son enfer, lui avait montré le chemin de la vie.
-Justement, fais tout ton possible pour la garder ! Elle a aussi besoin de toi, ne l'oublie pas ça !
-Je sais, je sais, j'aimerai t'y voir toi ! Ça fait combien de temps que t'es célibataire ? Il enfonça un couteau dans une plaie toujours ouverte.
-Ça va, je sais, pas besoin de me rappeler, je sais un peu de quoi je parle justement. Pierre soupira. Elodie revint précipitamment :
-Alors au menu, il y aura des pâtes sauce carbonara, t'es fixée maintenant ! Et je te rappelle que t'es obligé de venir ! Elle s'empressa de l'embrasser mais il arrêta net :
-Attends, je peux te dire quelque chose avant ? Elodie s'inquiéta un instant, elle s'attendait toujours au pire. Nicola le remarqua.
-Oui dis toujours. Elle ne comprenait pas et s'apprêta à la fin du monde.
-Je t'aime tu sais. Il attrapa délicatement son visage, et l'embrassa. Elle aimait ça. Ils se regardèrent un instant dans les yeux, un instant où il n'y avait plus de temps. Tout s'était arrêter, ils étaient seuls, eux deux.
-Je vous rappelle qu'on est sur une voie publique, et toi Nicolas je te retiens ! Je sais que je suis célibataire, pas besoin de me narguer en plus. Pierre intervenu avec un grand sourire même s'il avait du mal à assumer son célibat.
-Ça va, ça va, calme toi, on arrête ! Il rigola un instant puis se retourna vers son âme sœur. On continuera chez toi, d'accord ?
-Oui, cela veut mieux, on a un publique hostile aujourd'hui ! Elle regarda Pierre et se mit à rire.
-Toi aussi je te retiens ! Je vous retiens tous les deux en fait !
Nicolas sortit son portefeuille, l'ouvrit et sortit un billet de dix euros. Elodie, curieuse s'empressa de le cerner de questions :
-C'est pour faire quoi ? Avec son visage d'ange, il n'avait pas le cœur de ne pas lui répondre :
-Je dois recharger ma carte téléphonique sinon je ne serais plus t'appeler ou répondre à tes messages.
-Ah oui, surtout que je t'en envoie beaucoup. Elle sourit et prit le billet. Je vais aller te la chercher, je dois justement aller acheter des cartouches pour mon joli stylo, tu sais celui que tu m'as offert ?
-Oui, c'est vrai qu'il est beau. C'est moi qu'il est choisi aussi. Je suppose que je ne peux pas y aller moi-même ?
-T'as tout compris, il y a une de mes copines justement, et tu sais bien qu'entres filles, il n'y a pas de place pour un garçon ! Elle l'embrassa. Je reviens vite, je t'aime.
-Moi aussi, je t'aime, dépêches-toi sinon tu vas me manquer. Il lui fit un bisou volant. Ils se regardèrent quelques secondes puis elle continua son chemin.
-Comme c'est mignon tout plein tout ça ! Pierre éclata de rire.
-Ta gueule toi ! Tu faisais pareil si je me souviens bien. Il se mit à rire aussi.
-Et sinon, tu as installé Bioshock sur ton portable ?
-Pas encore, tu sais je passe plus de temps à discuter avec Elodie qu'à jouer donc pour l'instant, c'est niet. Il regardait sa raison de vivre s'éloigner de lui. Il retourna vers son interlocuteur.
-Je comprends, mais tu ne sais pas ce que tu rates ! Il est trop bien ce jeu, ils ont fait un moteur graphique rien que pour l'eau, t'imagine ? Un moteur graphique que pour de l'eau ! Le rendu est excellent, j'attends le deux avec impatience ! Pierre ne s'était pas rendu compte que son ami ne l'écoutait que d'une seule oreille.
-Toi et les jeux, vous devriez sortir ensemble, au moins tu ne serais plus tout seul ! Ils se mirent à éclater de rire.

Un bruit de freinage sec accompagné de bris de verre, et suivit d'un corps qui chute lourdement interrompit leur conversation. Nicolas n'osa pas se retourner, il ne voulait pas savoir. Il regarda Pierre qui semblait avoir tout vu.
Son immense sourire avait disparu, son visage se remplissait de terreur de tristesse.
-Nicolas, ne te retourne pas, s'il te plait, ne te retourne pas. Sa voix était rauque, il hésitait sur ses mots.
Il se retourna, son cœur s'arrêta, ses yeux se remplirent de larmes. Le temps s'était arrêter, son regard s'était perdu sur ce qu'il restait de sa vie. Un corps inerte, qu'il y a juste deux minutes était heureux de vivre, qui était amoureux. Tout s'est effondré, Nicolas se laissa tomber à genou sur le seul. Les gens se mirent à courir dans tous les sens, Pierre s'approcha se son ami, et déposa sa main sur son épaule.

Fontaine Grégory, mars 2010

3 janvier 2011

"Cela devait arriver, c'est normal"

Jérôme était dans la cours, il discutait avec Alexia :
-Ouais clair ! C'est la dernière fois que je vais dormir si tard, mais je voulais absolument voir la fin de ce film ! Tu sais comment je suis ! Il souriait malgré la fatigue qui le trompait. Elle lui souriait aussi et répondit :
-La prochaine fois, enregistre-le ! C'est plus simple voyons ! Elle le frappa amicalement sur la joue, elle aime donner des leçons à ses amis, elle est comme ça. Et lui adore ça.
Ils continuèrent à parler, le temps que les cours reprennent. La cours de récréation était pleine, c'était si rare de la voir si remplie si tôt, d'habitude les élèves viennent à la dernière minute, ce qui permet à Alexia et Jérôme de discuter au calme. Ils aiment les choses simples, parler, passer du temps ensemble. Rien ne vaut le temps que l'on passe avec ses amis.

La cours commençait à se remplir petit à petit, signifiant que les cours allaient commencer.
-On commence par quoi aujourd'hui ? Je ne sais même pas quel jour on est ! C'est grave ! Il frotta ses yeux, le soleil l'aveuglait et puis il n'était pas habitué de rater quelques heures de sommeil. Alexia éclata de rire :
-Alors de un, on est mardi, de deux on commence par religion, deux heures ! Tu tiendras le coup tu penses ?
-J'en sais rien, je vais profiter de ces heures-là pour me reposer je pense, le seigneur me pardonnera. Elle lui sourit.
-Allez, viens, ça va bientôt sonner ! Ils s'avancèrent près de leur rang.
-Bon allez les jeunes dans les rangs ! L'éducateur poussa amicalement les deux compères vers leur emplacement.
-Ça va monsieur. Levain, on s'y rend ! Protesta l'adolescente gentiment, l'éducateur était plus que sympathique et il aimait embêter les élèves, ces derniers lui rendaient bien.

Ils sortirent de leur locale, Jérôme bailla longuement puis se tourna vers son amie d'enfance :
-Tu sais quoi ? Il demanda ça haut et fort avec beaucoup d'énergie. Alexia le regarda tout en rigolant :
-Non, dis-moi, je serais curieuse de savoir.
-Je vais apprécier religion moi, ça fait du bien de dormir pendant deux heures, je me sens mieux !
-Tu te sentiras mieux quand tu sauras qu'on a une interro sur tout le cours et qu'elle a tout expliqué aujourd'hui !
-T'es sérieuse ?! Ah merde ! J'y suis profondément là ! Je vais changer de religion si ça continue ! Il pesta, commença à regretter ce fichu film qu'il avait retenu si tard dans la nuit.
-Tu ne me crois pas ? Demanda-t-elle sournoisement.
-Ben si, je suis dégouté là, elle aurait pu me réveiller au moins !
-Et si je te dis qu'elle nous a juste demandé de nous remettre en ordre et qu'elle ne donnerait pas cours, tu dis quoi ?
-Je te dis que tu vas me le payer mais cher ! Il commença à rire, d'habitude c'était lui qui faisait les blagues douteuse, il remarqua qu'il commençait à l'influencer, il devra être sur ses gardes les prochaines fois et analyser la moindre de ses mimiques à chaque fois qu'elle parlerait afin de voir si c'est une plaisanterie ou non.
-On verra. Ricana-t-elle avec un énorme sourire.
Tout en pénétrant dans la cours, Jérôme remarqua que le ciel s'était assombrit, le soleil qui l'empêchait d'ouvrir clairement les yeux avait disparu.
-Tiens ! On n'avait pas annoncé de l'orage aujourd'hui. Alexia fut tout aussi étonnée que son ami.
-Il ne pleuvra peut-être pas mais c'est bizarre que le ciel soit si foncé, on va rester sous le préau, c'est mieux je pense. Alexia acquiesça d'un signe de la tête.
En sortant sa cannette de Coca-Cola, elle ne remarqua pas que Jérôme fut à l'affut pour lui tirer des mains.
-Mais, allez rends la moi ! J'ai soif ! Elle parla fort mais ne criait pas, elle ne voulait pas attirer l'attention.
-Tu as soif ? Han comme c'est dommage ! Moi aussi ! Ah ah ! Je t'avais prévenu que je me vengerai ! Subis ma terrible vengeance ! Il secoua la cannette comme un enragé. Elle cria cette fois :
-Non ! C'est malin, je vais devoir attendre maintenant ! Je ne te remercie pas. Elle s'avoua vaincue devant son comparse. Il riait puis dit :
-Allez, je suis gentil moi ! Regarde ! Il frappa trois fois sur le dessus de la boisson, juste sur l'ouverture. Vas- y, ouvre-la ! Elle le regarda une seconde, hésitante :
-Euh, non toi ouvre la ! Je ne veux pas me retrouver avec du Coca partout ! Jérôme s'exécuta. Il leva le petit levier métallique, un « Ptsss » se fit entendre suivi d'une énorme détonation. Un éclair s'écrasa au milieu de la cours mais il ne pleuvait pas.
-J'ai eu peur ! S'esclaffa Alexia. Elle avait sursauté sur le coup. Puis instinctivement excepta sa boisson, pas une goutte n'était sortie de la cannette.
-Fillette ! Il riait tout en lui tendant son Coca-Cola.

Soudain, un bruit d'écrasement se fit très largement entendre, c'était tout près. Jérôme tourna instinctivement la tête vers le centre de la cours de récréation. Une chose indescriptible venait d'atterrir. Un être bipède, une sorte de créature venue d'ailleurs. Sa peau était écailleuse, elle portait une sorte d'armure complètement dépassée, elle ressemblait aux armures des temps des Romains. Du moins, c'était le même principe. Une simple cuirasse métallique. La chose était armée d'une sorte d'épée, c'était étrange.
-Oh putain ! Mets-toi à l'abri !!! Jérôme poussa Alexia contre le mur et se figea dos à elle pour la protéger.
-Et toi ? Cria-elle apeurée.
-T'occupe ! Il fléchit les genoux afin de garder une certaine stabilité. Il remarqua que d'autres créatures commençaient à surgir de tout coté, de la même façon que la première. Elles chutaient du ciel et s'écrasaient sur le sol, pour ensuite se relever arme en main.
-Mais c'est quoi ça ? Il regarda de toutes parts puis son regard se figea sur le ciel sombre, il fit de gros vaisseaux pénétrer dans l'atmosphère, le tout accompagner d'éclairs partant des ovnis.
Tout en protégeant Alexia, il commençait à sentir un poids qui le dérangeait sur son flanc gauche au niveau de la sa taille. Il y jeta un œil, il fut surpris par ce qu'il vu. Une épée pendait à sa ceinture ! Il l'attrapa de la main droite, elle ne lui semblait pas lourde, le pommeau était froid. Il ne savait pas comment elle était arrivée là mais ça n'avait pas d'importance pour le moment. Il se retourna vers sa protégée qui le regardait soudainement avec un léger sourire.
-En avant ! Dit-elle, elle avait elle aussi une lame dans sa main, c'était de plus en plus étrange mais ce n'était pas la priorité.
-Okay, on y va ! Il leva son arme, Alexia fit de même et fonça sur les extra-terrestres.
Jérôme arriva devant une de ces choses, il brandit son épée et s'apprêta à le frappa fortement mais la créature arrêta le coup avec son bras. Elle leva ensuite sa lame et prit un léger élan pour estoquer l'adolescent. Mais juste au moment où elle alla porter le coup, une pointe d'acier transperça l'abdomen. Le garçon tourna son regard mais son sauveur, il pensait ne plus pouvoir être surpris avec ça, mais il se trompa, il était à nouveau immergé par l'étonnement. Un humain sans doute en armure médiévale lui avait sauvé la vie. En plus il n'était pas venu tout seul, d'autres « chevaliers » étaient là à se battre. Jérôme ne les avait jamais vus, pourtant il avait la certitude de les connaître. Son sauveur le regarda :
-Au combat maintenant ! Puis il retourna au combat. L'adolescent obtempéra et ramassa son épée et tua plusieurs créatures.

Au bout de moins de deux heures d'acharnement et de combat intense, la cours était dégagée. Les élèves avaient été mis en sécurité dans l'enceinte du bâtiment. Monsieur Levain ouvra la grande porte et cria :
-Aller venez maintenant, d'autres vont surement revenir, mettez-vous à l'abri ! Alexia couru jusque-là, Jérôme suivi en faisant un signe de remerciement aux « chevaliers ».
Étrangement, il faisait calme dans les couloirs, pas de cohue, pas de panique. Jérôme ne comprenait pas. Ses condisciples étaient là contre les murs du couloir, à ne rien dire, ils étaient sans expression. La Terre était envahie par des extra-terrestres et tout le monde était calme. Le silence était régulièrement interrompu par le tonnerre qui se faisait entendre de plus en plus fort. La pénombre était sciée en deux par moment du aux éclairs qui s'écrasaient sur le sol au même rythme que le tonnerre.
Le jeune homme s'avança vers une fenêtre, d'où on pouvait observer à ce sinistre spectacle, Monsieur Levain observait tout ça attentivement, il n'avait pas l'air inquiet.
-Dites Monsieur. Jérôme parlait doucement, dans ce silence tout le monde pouvait l'entendre.
-Oui ? Qu'y a-t-il ? Demanda-t-il très sereinement.
-Ben on est envahi par je ne sais pas quoi et vous êtes là, comme tout le monde d'ailleurs, sans rien dire, ça ne vous fait pas peur tout ce qui se passe ? Il était choqué par ce manque de considérations.
-Non, je ne vois pas pourquoi. L'éducateur était toujours aussi posé, cela perturba Jérôme. Cela devait arriver, c'est la nature des choses, c'est normal. Je ne vois pas pourquoi je devrais avoir peur. Il resta calme, l'adolescent quant à lui bouilla et stressa.
Jérôme ressaisit son épée et ressortit seul dans la cours, prêt à continuer à se battre. Le tonnerre gronda de plus en plus fort et de plus en plus vite. Un éclair s'écrasait près du jeune garçon. Il perdit connaissance et tomba doucement en avant sur le seul. Mais il entendait toujours ce bruit, le tonnerre qui se répétait sans cesse. Il se sentait mal tout d'un coup, ce bruit, il avait mal à la tête.

Il ouvrit les yeux, il faisait noir, il tourna directement son regard. Il frappa brutalement sur son réveil. Il était 06h15. Il était en sueur, il n'avait pas envie de se lever, deux heures de religion l'attendent aujourd'hui, c' est mardi.

Fontaine Grégory, 20 juin 2010

3 janvier 2011

Gare d'espoir

Gare d'espoir ;

Cela fait dix minutes que j'attends ce foutu train, mon dieu que c'est long ! C'est à ce demander ce qu'ils foutent sur les voies pour avoir de pareils retards. J'en ai marre d'attendre, j'ai envie de la voir, quinze jours, c'est long bon sang !
Je ne suis pas le seul à m'impatienter, une petite dame est en train de s'énerver contre un contrôleur de la SNCB, le pauvre, il n'y peut rien le mec. Allez faire comprendre ça à Tati Danièle... Puis la petite masse de bonne gens qui n'arrête pas de regarder l'horloge et marmonner entre eux.
Je regarde ma montre, il est 11h15, j''imagine qu'elle s'apprête, elle se fait surement belle, elle en a pas besoin mais bon, je ne cherche pas à comprendre la gente féminine. Elle va devoir attendre plus longtemps qu'elle ne pense, moi aussi d'ailleurs...Pff quand je pense que l'état nous supplie d'utiliser les transports en commun... Ils pourraient faire des efforts.
J'entends enfin un bruit strident et bien désagréable d'un bon vieux gros train dégueulasse de tags en tout genre et de toutes les couleurs. C'est moche en plus, ça ne donne pas envie de monter dedans mais bon, je n'ai pas envie de poireauter une heure pour prendre le prochain. Je me pose quand même des questions à propos des vielles personnes, c'est à se demander si elles le ne font pas exprès, je viens d'assister à un sprint olympique, euh non pardon paralympique, elle avait une canne ! La Tati Danièle de tout à l'heure s'est empressée de courir à trois pattes pour passer devant tout le monde. Pour finalement prendre deux heures pour monter deux marches. Alors je me demande, doit-on être compréhensif ? En se disant qu'elles n'ont pas toutes leurs têtes ? Où indifférent et bourrer dans le tas ? Je préfère ne rien dire, et m'imaginer moi en train de la jeter sur la voie avec un rire machiavélique mais ce n'est pas mon genre. Alors j'attends gentiment mon tour.
J'arrive enfin à rentrer dans ce train de malheur, l'odeur y est comment dire ? Désagréable, je comprends seulement que cela vient des WC du sas d'entrée. Je me presse, l'air de rien de changer de voiture, passant dans l'allée principale en balayant les gens du regard, j'adore faire ça. Je m'approche enfin de la fin du wagon, j'ouvre la porte coulissante menant au second sas, enfin de l'air frais ! Je jette vite en œil au wagon suivant, pratiquement vide, c'est parfait. Je rentre dedans et m'assied sur le premier siège se présentant à moi coté vitre.
Alors soit je suis malchanceux, soit le bon dieu m'en veut, soit j'aurais dû attendre le train suivant je ne sais pas mais je me pose des questions...Encore. Je commence à regretter mon célibat, sincèrement. Je n'aurai jamais imaginé me retrouver en tête à tête avec...la Tati Danièle championne paralympique du 100m haie. Là juste devant moi, en train de me sourire. Il lui manque plusieurs dents en plus, quatre si ma vue est bonne. Je sens que le voyage va être long.
-Quel âge avez-vous jeune homme ? Me demande-t-elle ? Mais ça ne va pas non ? Qu'est-ce que ça peut lui faire franchement ?!
-Oh certainement un quart du votre. Lui dis-je très calmement avec un léger sourire. Elle sourit, elle n'a pas l'air outrée, c'est bien, je sens que l'on voit bien rire.
-Qu'une vingtaine d'année ? S'étonna-t-elle. Elle doit avoir des problèmes de vue, mais bon c'est certainement l'âge.
-Pas encore madame, j'en déduis que vous vous trouvez entre septante et quatre-vingt ans ? J'imagine ? Elle se mit à sourire, je m'étais trompé, il lui manque au moins cinq dents.
-Vous êtes très perspicace en tout cas ! Pour un jeune homme !
-Vous ne faites pas votre âge avancé. Lui rétorquais-je, en insistant bien sur le « avancé ».
C'est marrant ce qu'on peut apprendre de pas du tout utile des vielles personnes au bout de même pas dix minutes de conversation, du genre « comment se tailler un sabot dans du bois ? » ou « Comment raccommoder une chaussette sans que cela ne se voie ? ». Des choses que l'on se passerait bien, surtout au 21ème siècle.
Mais ça va, j'ai de la chance, elle est âgée, elle se fatigue vite, elle commence à s'endormir. Il était temps. Comment peut-on dormir dans un train ? Non franchement même fatigué je ne saurais pas ! Avec les chocs, le bruit, les vibrations de la vitre quand on a le malheur de poser sa tête dessus...et j'en passe !
Enfin, je ne préfère pas me poser trop de question et de penser trop fort de peur de la réveiller.
Je me contente de regarder le paysage défiler devant moi, je regarde ma montre, encore une heure et demie de train. Voilà que la petite vielle me donne sommeil, il faudra que je raconte tout ça à Elodie, elle va bien rire. Mes paupières s'alourdissent, je me laisse tirer dans le sommeil. Oui je suis contrariant, je sais.

Je ne sais pas depuis combien de temps je dormais, mais un bruit m'a réveillé, Tati Danièle aussi d'ailleurs, elle a l'air choquée. La tête dans le cake, je ne comprends pas pourquoi. Je regarde autour de moi, le wagon s'est bien rempli dit donc... Tout ça sans que je ne me réveille et ben je devais être plus que crevé. J'entends un mec crié, je regarde, merde ! Il est armé, je n'ai vraiment pas de chance.
-Personne ne bouge ou je tire ! Classique comme menace, franchement il ne s'est pas foulé celui-là. Un homme en costume se leva, certainement pour jouer au héros, il s'approcha du forcené.
-Calmez-vous je vous prie, toutes ces personnes ne vous ont rien fait ! Ce n'est pas une solution ! Aie, il n'est pas très malin le mec en costume, je ne sais pas mais contrarier un homme qui a un flingue en main, ce n'est pas une bonne idée.
-Quoi ? Dégage-toi ! Le forcené lui colla un coup de crosse et tira un coup en l'air pour bien montrer qu'il était sérieux. Moi je pense qu'il n'ose pas tuer quelqu'un, ça ne doit pas être son but. Je regarde Tati Danièle qui est devenue toute blanche, elle tremble. Parkinson ? Je ne pense pas. Je regarde ma montre, il est 12h50, d'un réflexe, je regarde par la fenêtre, mince, je suis arrivé à destination. Faudrait que je descente mais je ne pense pas que le forcené accepte si je lui demande poliment.
Elodie...Elle doit m'attendre, quelque part sur le quai, je ne vois pas grand-chose de mon angle de vue. Enfin si je vois que je me suis bien planté depuis le début. Il manque bien plus de dents que je ne le pensais, je ne sais pas pourquoi mais ça m'obscène, je ne sais pas m'empêcher d'y penser aux dents manquantes de Tati Danièle.
Bizarrement, malgré que je me trouve dans un wagon rempli, pris en otage par un mec un peu énervé de la vie, que je suis sensé être avec ma copine en ce moment. Je me sens serein, je suis calme et pas du tout stressé. Je ne sais pas mais le cas social du forcené m'intéresse, il est la debout au bout du wagon, à nous regarder sans rien dire, son pistolet à la main. J'ai envie de discuter avec lui, savoir pourquoi il en est là. J'ai surement un problème, cette pulsion maladive à vouloir aider tous ceux qui ont des problèmes alors que ça ne me regarde pas. Bref, je vais quand même le faire. Et montrer au mec au costume comment on parle avec un forcené armé. Je me lève de mon siège fermement afin qu'il me voit, c'est réussi. Il braque son arme sur moi :
-Oh oh calme, moi aussi j'en ai marre de cette putain de vie ! T'as pas une deuxième arme ? Comme ça je prends l'autre wagon en otage, afin qu'il comprenne aux là-haut ce que c'est la vie !
J'ai beau avoir une arme braquée sur moi, ça m'amuse, ça sort tout seul, les gens me regardent, un peu déçus.
-Va te rassoir, et arrête tes conneries sinon je tire ! Il crie mais il ne me fait pas peur, je suis un gros inconscient, je m'en rends un peu compte mais maintenant que je suis debout, je ne vais surement pas me rassoir.
-Mais je ne plaisante pas ! J'avance lentement vers lui. Qu'est-ce qu'ils t'ont fait pour que tu en arrives là ? Je visais l'état, le gouvernement, les francs-maçons, tous ceux qui nous gouvernent comme des pions.
-On m'a viré à cause d'une bavure. Il parle calmement, c'est bon signe.
-Tu étais de la police ? Oui en fait le truc c'est de tutoyer la personne, comme ça elle pense qu'on est proche d'elle. Puis je ne vais pas prendre la peine de vouvoyer un mec qui braque une arme sur moi, ça va pas non ?!
-Oui, une bavure policière lors d'une intervention, j'adorais mon métier, ils ne peuvent pas me le reprendre ! C'est marrant, c'est comme dans les films ! Bon sang, je n'y crois pas, je rêve ce n'est pas possible. Je remarque que le train ne repart pas, autrement dit, la police est prévenue.
-Ce sont des choses qui arrivent, c'est vrai que c'est injuste, il y a eu des blessés des morts ? Il ne me braque plus, mais il laisse son doigt sur la détente. C'est tendu tout de même.
-L'intervention a tournée en fusillade, et je ne sais pas comment c'est arrivé mais l'un de mes collègues s'est retrouvé dans mon champ de tir. L'accident était inévitable, je...Il commence à bafouiller. Je lui ai logé une balle dans la tête, je l'ai vu tomber. Mais c'était un accident ! J'ai été condamné à trois mois de prison et retiré des forces de l'ordre pour homicide involontaire et négligence. Je ne m'en remets pas. Il parle comme un shérif américain qui a perdu sa plaque après trente ans de bons et loyaux services. Alors qu'il doit avoir dans la quarantaine.
J'aperçois qu'il y a du mouvement dehors, les flics sont là. C'est de plus en plus tendu, j'aurai mieux fait de rester assis.
-Comment tu t'appelles ? Parce qu'on discute mais on ne s'est pas présenté ! Moi c'est Vincent. Il est surpris de ma question, mais pas dérangé :
-Moi, c'est Mike, enchanté.
-T'as de la famille Mike ?
-Oui, une femme et deux gosses. C'est du tac au tac, ça permet de penser à autre chose que l'arme qu'il a dans la main.
-Tu ne penses pas à eux ? En ce moment ?
-Si, mais sans boulot, à quoi bon ? Et toi ?
-Moi ? J'ai une petite amie qui m'attend sur le quai justement, qui doit surement se demander quoi en ce moment. Ceci dit, mieux faut être un père au chômage qu'en prison, ou qu'un père mort. Tu ne crois pas ?
-C'est trop tard maintenant, je vais quand même pourrir en tôle.
-Non, tu n'as encore tué personne dans ce train, puis l'autre mec en costume, on dira qu'il est tombé et s'est cogné. Tout ce que tu risques c'est quelques mois en prison. C'est toujours mieux qu'une vie complète de gâchée.
-Ouais, mais je vais avoir besoin d'aide, tout seul je n'y arriverai jamais.
-Il suffit de garder espoir, alors garde espoir Mike ! Tu seras aidé. Son doigt se décolle de la détente, c'est gagné. Allez donne-moi ce flingue, la police est dehors et cerne le wagon. On va sortir calmement, ils vont t'arrêter, puis tu n'auras qu'à expliquer tout ce que tu m'as dit. Ils comprendront, j'en suis sûr. Il retourne l'arme, et la tient à présent par le canon, je la saisis doucement.
-Merci, infiniment, merci. Me dit-il.
-Il n'y a pas de quoi. On avance à présent vers le sas pour sortir, je tiens l'arme en main, je suis devant Mike afin de le mettre en confiance. J'ouvre la porte, nous somme dans le sas, je sens qu'il stresse :
-N'oublie pas ce que je t'ai dit, garde espoir ! J'appuie sur le bouton pour ouvrir la porte hydraulique du wagon. Je constate que les forces de l'ordre n'y sont pas allées de main morte, le quai était plein de flics en combinaison d'intervention spéciale. Comme dans les films ! Il fait calme, très calme, je tends l'arme pour la jeter sur le quai.
Un bruit court et retentissant résonne partout dans la gare. J'ai drôlement froid d'un coup, je me sens faible. Je vois Mike se cacher derrière le rebord de la porte. Je lâche l'arme qui tombe sur la voie, certainement près des rails, elle est passée entre le train et le bord du quai. Ce n'est pas plus mal. Je ne me contrôle plus, je sens que la gravité se fait plus lourde, je descends les deux marches en un temps records. Tati Danièle aurait été impressionnée. Je finis par m'effondrer sur le quai, juste devant la ligne de sécurité de couleur jaune que personne ne respecte. J'ai mal au ventre maintenant, je mets ma main instinctivement le point culminant de la douleur. C'est mouillé, je regarde ma main, arf elle est toute rouge, c'est dégueulasse !
-Qui a tiré ? Bon sang ! Je n'en ai pas donné l'ordre ! Entends-je c'est rassurant, je ne sens plus aucune partie de mon corps, j'ai sommeil maintenant. Pff j'aurais dû resté célibataire...

Fontaine Grégory, le 10 octobre 2010.

Publicité
Publicité
La perdition des mots
Publicité
Publicité